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Le 16 décembre 2014 – Les Québécois traînent un fardeau fiscal évalué à 682 milliards de $, c.-à-d. les impôts additionnels qui devront être prélevés au cours du prochain demi-siècle pour faire face à l’augmentation des coûts des soins de santé. Les Québécois doivent se préparer dès maintenant pour l’impact des pressions démographiques à venir, selon une étude rendue publique aujourd’hui par l’Institut C.D. Howe. Dans « Le défi budgétaire de la population vieillissante : planifier les coûts des soins de santé au Québec », les auteurs Colin Busby, William B.P. Robson et Aaron Jacobs recommandent au Québec de préfinancer certains services de santé et de faire une analyse comparative avec d’autres provinces afin d’obtenir de meilleurs soins pour les impôts recueillis.

« Le Québec dépense moins par habitant que toute autre province sur le total des soins de santé, et en particulier sur les médecins et la santé publique comme la sécurité des aliments et des médicaments, les inspections sanitaires, les activités de promotion de la santé et les programmes communautaires de santé mentale », selon Colin Busby. « Au contraire, le Québec dépense davantage, et augmente plus rapidement ses dépenses, sur les maisons de soins infirmiers et les maisons de soins résidentiels. Si les coûts associés aux maisons de soins infirmiers et de soins résidentiels étaient harmonisés avec la moyenne nationale, par exemple, les dépenses du Québec seraient réduites de quelque 750 millions de dollars par an ».

L’étude rejette l’augmentation des transferts fédéraux comme solution au problème, notant qu’une grande partie de l’argent transféré aux provinces par le gouvernement fédéral reflète simplement les différences dans la mesure où les deux ordres de gouvernement imposent les mêmes assiettes fiscales, ce qui est une question d’histoire et de politique et non de logique ou d’économie. « Comme les Canadiens des autres provinces, les Québécois seront en meilleure posture pour rendre leur gouvernement provincial imputable de la prestation de soins de santé publics au Québec si la province recueille une plus grande partie des fonds nécessaires elle-même, et si elle le fait de façon visible », fait valoir le coauteur William Robson.

En ce qui a trait à l’obtention de meilleurs soins pour les impôts recueillis, et d’une plus grande efficacité dans la manière de gérer les dépenses pour une population vieillissante, le Québec devrait :

  • Réduire l’ambiguïté des responsabilités publiques-privées actuelles pour le financement des soins de longue durée en faveur de l’épargne privée, et mieux cibler les subventions publiques pour les soins de longue durée à ceux qui n’ont pas les moyens de les payer;
  • Développer une meilleure intégration des soins de suivi pour les patients après leur congé de l’hôpital;
  • Favoriser l’établissement et l’utilisation plus large des dossiers médicaux électroniques auxquels les patients et leurs agents peuvent accéder à partir de différents endroits;
  • Renouveler les efforts pour la réforme des soins primaires, avec le financement d’équipes de soins primaires grâce à un système de capitation mixte qui encourage la mobilité des patients;
  • Modifier l’étendue des services qui permettraient à certaines spécialisations, comme les pharmaciens et les infirmières-praticiennes, de fournir des services qui sont fournis aujourd’hui par des moyens plus coûteux;
  • Encourager un plus grand recours aux données probantes économiques et cliniques afin de réduire les différences relatives aux diagnostics et à l’utilisation des traitements.

Le rapport conclut que, relativement à l’augmentation du coût lié au financement des services de santé, un préfinancement sélectif et une analyse comparative avec d’autres provinces pourraient aider le Québec à fournir des soins de santé de qualité dans un cadre budgétaire durable pour les années à venir.

Pour lire le rapport, cliquez ici

L’Institut C. D. Howe est un institut de recherche indépendant à but non lucratif dont la mission est d’élever le niveau de vie en favorisant l’adoption de politiques publiques saines sur le plan économique. L’Institut est une source indispensable de savoir en matière de politiques au Canada; il se distingue par sa recherche non partisane, fondée sur des preuves et revue systématiquement par un groupe d’experts. Nombreux sont ceux qui le considèrent comme le plus influent centre de recherche au Canada.

Pour de plus amples renseignements, communiquez avec : William B.P. Robson, président-directeur général, Institut C.D. Howe; Colin Busby, analyste principal de politiques, Institut C.D. Howe, au 416-865-1904; courriel :amcbrien@cdhowe.org.